mercredi 2 septembre 2009

Manifeste des Candidats Indépendants du Collectif des Citoyens Indépendants pour le Développement CCID - LILWAL

Manifeste du Collectif des Citoyens Indépendants pour le Développement
Depuis plusieurs décennies, le Niger est régulièrement classé parmi les derniers pays dans les différents rapports publiés par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Cette pauvreté endémique dans laquelle végètent les populations de notre pays est liée certes à un environnement économique difficile (enclavement du pays, conditions climatiques hostiles, faiblesse du marché intérieur, inadaptation de la législation fiscale, non diversification des ressources financières etc.) ; mais elle est surtout la résultante de politiques économiques et sociales inadéquates et généralement imposées par les institutions monétaires internationales de Bretton Woods ( FMI –Banque Mondiale).
Le manque de pertinence des politiques ainsi mises en œuvre par les différents gouvernements qui se sont succédés a donc contribué à la stagnation des différents indices de développement du pays.
Les secteurs sociaux de base qui concourent normalement à l’amélioration des conditions de vie des populations connaissent aujourd’hui une crise sans précédent.
Cette situation de mal vivre collectif a été exacerbée depuis le début des années quatre vingt dix par une instabilité politique chronique qui s’est traduit en moins de deux décennies par une succession de crises politiques auréolées de deux Coups d’Etat militaires et l’instauration de trois Républiques.
Ainsi, en l’espace d’une dizaine d’années, le Niger a vu se succéder cinq Chefs d’Etat.
La conséquence directe de ces évènements malheureux a été de freiner les investissements dans le pays et d’enfoncer les populations nigériennes dans une misère endémique caractérisée par une inflation généralisée des prix des denrées de première nécessité et un désengagement progressif de l’Etat des principaux secteurs de base (Education, Santé).
Cette paupérisation consécutive à l’application par les pouvoirs publics de politiques hasardeuses touche particulièrement la frange la plus vulnérable de la population : la jeunesse.
Si on part du constat que plus de deux tiers des nigériens ont moins de trente ans, on comprend aisément l’amenuisement des chances de notre pays de réaliser son développement économique et social.
Depuis quelques années, la situation du pays s’est quelque peu améliorée au point où les nigériens commencent à aspirer à des lendemains meilleurs et à un mieux être.
Cela est notamment lié à la revalorisation récente du prix de l’uranium et à la perspective d’exploitation du pétrole dont regorge le pays.
Cependant, et malgré le caractère éminemment juste et légitime de la volonté des populations nigériennes de se forger un nouveau destin et d’aspirer à un mieux être, des motifs d’inquiétude subsistent.
Du reste, il ne peut en être autrement dans un pays où la majorité des enfants n’ont pas la chance d’aller à l’école faute de structures d’accueil adéquates ; dans un pays où des femmes et des enfants continuent de mourir faute de soins de santé primaire ; dans un pays où les jeunes sont laissés pour compte avec pour point de chute les cercles vicieux de la drogue et de la prostitution ; dans un pays enfin où les seules réponses aux légitimes aspirations des jeunes résident dans les systèmes honteux, hideux du Service Civique et du Contrat.
L’échec du système actuel à répondre efficacement aux attentes des couches laborieuses de notre pays est surtout amputable à un dysfonctionnement du système politique caractérisé par une dictature permanente des partis politiques et une prise en otage du pays par une race de politiciens plus enclins à défendre leurs propres intérêts qu’à prendre en charge les préoccupations des populations qu’ils sont censés représenter .
L’Assemblée Nationale, incarnation de la souveraineté nationale est devenue depuis quelques années le repaire d’hommes et femmes dont le seul et sombre dessein est de se servir au détriment des couches laborieuses dont ils arborent avec arrogance les suffrages.
La fonction de représentant de la nation est devenue le moyen le plus sûr aujourd’hui d’accéder aux marchés publics et autres passe-droits.
L’accointance des parlementaires avec l’exécutif dont ils devraient pourtant assurer le contrôle et limiter au besoin les abus a fini ; cette accointance disons-nous a fini par provoquer une désaffection des nigériens pour la chose politique.
Pourtant, ce triste tableau, loin de nous pousser au pessimisme plat ou à un fatalisme de bas niveau ; doit au contraire interpeller la conscience des nigériens que nous sommes et nous amener à nous interroger sur la responsabilité qui est la notre dans la situation actuelle que traverse notre cher pays.
Ce mea culpa collectif auquel chacun de nous est invité ne doit cependant pas nous amener à culpabiliser et attendre de l’extérieur la solution aux différents maux qui minent la vie des populations laborieuses de notre pays.
Elle doit aboutir à une nouvelle conception de la politique, débarrassée de tout clientélisme ou affairisme ; une manière de faire de la politique qui place véritablement le peuple au centre de toutes les actions de développement.
Cette nécessaire prise de conscience nous a amené à revisiter les méandres de la politique de notre pays, à en déceler les goulots d’étranglement, et à dégager des pistes dont l’unique but est de proposer à nos concitoyens une autre façon de concevoir et de prendre en charge les justes et légitimes aspirations de notre nation.
Cela implique donc un véritable changement de mentalité dans un pays où l’arène politique est perçue par la plupart des hommes politiques comme un véritable tremplin pour assouvir leurs intérêts égoïstes, individuels et mesquins au détriment de ceux de la nation prétendument représentée.
Cette renaissance doit enfin prendre en compte la dimension humaine des affaires publiques et faire la place nécessaire aux véritables acteurs du développement économique et social du Niger.
Cette nouvelle dynamique dans laquelle nous envisageons notre action place la jeunesse, dans l’épicentre des politiques de développement.
C’est pour relever ce défi et apporter notre pierre à l’œuvre de construction du Niger nouveau que nous avons décidé de la création du Collectif des Indépendants pour le Développement - Lilwal.
Le principe directeur de ce collectif est celui de ne jamais oublier que le peuple est au début et à la fin de toute politique.
Il est composé d’hommes et femmes conscients de leur rôle avant-gardiste dans l’avènement d’une nouvelle vision de la politique débarrassée de toute mesquinerie et affranchie de la tutelle des partis politiques.
Une politique qui veille de manière permanente à la défense des intérêts de la cité et qui vise le plein épanouissement de tous dans un Niger de fraternité, où le travail reste la valeur de référence pour tendre chaque jour vers le progrès.

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